L’artiste

Il était une fois…C’est bien par cette expression qu’il faut commencer…Car à 4 ans, Florence déjà attirée par le fil, apprend avec une femme très âgée, le crochet. Ce qui fascine la petite fi lle, elle le voit encore aujourd’hui : « c’est sa chevelure d’un blanc immaculé qui illumine son visage au regard bleu océan ». Elle voudrait toucher ses cheveux, texture si douce et… Tout s’éloigne…

A 9 ans, elle commence à tisser, immergée dans l’univers très riche de l’artisanat marocain, sa terre natale et …Tout s’éloigne…Paris, Etudes universitaires d’arts plastiques, création et expo-sition de sculptures textiles, cours privés de peinture, stage à la manufacture nationale des Gobelins, une année de formation continue à l’école Boulle…Voyages…

Une année d’études au Centre des textiles contemporains de Montréal…Son vécu dans des pays ensoleillés va influencer ses choix de fils colorés. Les grands espaces préservés, encore sauvages  inspirent le choix de ses textures et de sa peinture comme « matière à travailler de ses doigts qui deviennent des pinceaux ». Un jour, alors qu’elle vit aux Emirats Arabes Unis, c’est là que se retrouve le fil de l’histoire… tout va faire sens !

Elle est à son métier à tisser, elle se sent frustrée de voir un cône d’échantillonnage, un camaïeu de rose-orangé, en trop faible quantité pour pouvoir être tissé « Ce fil a été comme un appel irrépressible à créer entre peinture, matière et tissu. Il rassemble tout ce qui me définit et m’inspire en tant qu’artiste et artisane : lumière, couleur, peinture, matière ».

Quelques jours après, elle fait un rêve, entre mer et désert « beaucoup de lumière, de chaleur aussi, je vois des tissus ajourés et légers …laisser deviner, sans complètement dévoiler, pour mieux révéler l’essence d’un être ou d’un espace ».

Puis elle voit le procédé de réalisation d’un tissu avec l’échantillon de fil camaïeu de rose-orangé. Dès le lendemain, elle essaye latechnique vue en rêve et le résultat obtenu est celui qu’elle a vu dans son rêve ! Elle se rend compte alors très vite des possibilités infinies de rendus divers de tissus à partir de la même technique. Ce rêve a condensé par ce procédé qui lui a été ainsi révélé et ces rendus multiples, plusieurs facettes de la femme qu’elle est.Elle a appris à emporter l’essentiel sachant que rien n’est linéaire sur les multiples chemins qu’on peut emprunter. Cela n’empêche pas de trouver une forme de cohérence, de sens, aux diverses expériences qui tissent une vie.